Troisième condiment préféré des français derrière l’iconique et inséparable duo que forment le sel et le poivre, la moutarde participe à la renommée de la gastronomie hexagonale à travers le monde. À tel point que le président Obama himself a demandé au cuisinier d’Air Force One de lui faire goûter la moutarde de Dijon. Dans une sauce ou telle quelle avec un morceau de viande, elle est une présence obligatoire durant de nombreux repas. Un véritable succès made in France . Enfin, pas vraiment...
Consommée depuis l’Antiquité, la moutarde n’est pas une petite nouvelle sur les étals des commerçants comme dans le régime alimentaire des français. De fait, sa recette et son mode de fabrication ne sont pas étrangers aux professionnels du secteur. Et l’ingrédient phare pour réussir sa moutarde, ce sont les graines de moutarde. Jaunes ou brunes, ces graines sont l’ingrédient de base de toute moutarde mais peuvent également être consommées seules, afin d’assaisonner une viande ou un poisson. Elles peuvent également servir à la préparation de condiments tels que les cornichons, les oignons ou encore le chou et les courges.
Devenue célèbre grâce aux Ducs de Bourgogne, la petite pâte jaune continue donc, six siècles plus tard, de faire la fierté de toute une région. Pourtant, à y regarder de plus près, il est possible de remarquer que le lien entre Dijon et la moutarde s’est quelque peu distendu. Ainsi, plus de 80% des graines nécessaire à la fabrication de la moutarde en France proviennent en réalité du Canada et 15% débarquent dans des containers en provenance d’autres pays étrangers. Ce qui, au final, laisse assez peu de place à la production bleu, blanc, rouge.
Victime collatérale de la seconde guerre mondiale
Une hérésie pour les défenseurs de la production locale, voire un mensonge pour certains consommateurs se sentant trahis par la dénomination de Dijon, la réalité de la production de graines de moutarde est plus complexe que cela. Pour comprendre la situation d’aujourd’hui, il est nécessaire de remonter quelques années en arrière, à la sortie de la Seconde guerre mondiale. À cette époque, la culture de la moutarde va connaître un sérieux coup de frein, la faute à une volonté de favoriser le développement des cultures oléagineuses comme le colza et le tournesol. Ce revirement de situation, qui s’effectue au détriment de la moutarde, s’explique en partie par le fait que durant la guerre 39-45, la pénurie de matière grasse a profondément marqué les esprits. Une volonté de plantes riches en matière grasse renforcée par les difficultés des pays exportateurs d’arachides à la même époque.
L’autre explication quant au remplacement de la culture de graines de moutarde au profit du colza, du tournesol ou même du blé, est davantage économique. En effet, l’abandon de ces petites billes d’un à deux millimètres de diamètre résulte aussi de son caractère non-subventionné. Non-éligibles aux aides européennes, les graines de moutarde quittent donc leurs terres ancestrales et l’industrie agro-alimentaire va commencer à traverser l’océan Atlantique pour se fournir en graines de moutarde et préparer ses nombreuses recettes.
Une IGP, pas d’AOP
Une moutarde de Dijon qui ne vient pas de Dijon, ni même de Bourgogne, c’est donc possible ?
Oui, car ce produit phare de la gastronomie française n’est pas protégé par une Appellation d’Origine Contrôlée (AOP). Le terme « Moutarde de Dijon » n’est donc pas juridiquement protégé et n’importe qui, n’importe où dans le monde peut prétendre à produire une moutarde de Dijon, sans que rien ne le rattache à la préfecture de la Côte d’Or ou sa région.
Il existe toutefois, depuis 2000, un décret qui encadre cette dénomination mais ce dernier ne protège pas une origine et un terroir mais une recette, un procédé de fabrication.
Une nuance qui profite aux grands groupes industriels mondiaux. Ainsi, le géant néerlando-britannique Unilever (Amora, Calvé etc.) détient à lui seul 90% du marché de la moutarde en France et en grande distribution.
Depuis 2011, il existe toutefois une Indication Géographique Protégée (IGP) pour la « Moutarde de Bourgogne ». Ce label européen garantit aux consommateurs que la production des graines de moutarde, mais aussi celle du vin blanc nécessaire à la recette, ainsi que leur transformation se déroule en Bourgogne. Un premier signe de reconnaissance pour un condiment de qualité.
Le changement, c’est maintenant !
Ce sigle officiel européen est une volonté de toute une région de se réapproprier son territoire et ses produits. Il est également le signe d’un renouveau et d’une envie de travailler avec des graines locales. L’heure n’est pas encore au 100% local tant les besoins en graines sont immenses pour les usines de moutarde de la région Bourgogne : environ 25 000 tonnes par an, soit l’équivalent de 15.000 hectares. À l’heure actuelle, 6 000 hectares de terre sont dédiés à la culture de graines de moutarde en Bourgogne. Pas assez pour fournir tout le monde mais, au regard de sa quasi-disparition il y a quelques décennies à peine, ce retour au premier plan est une jolie victoire.
Une victoire qui ne se limite pas à la Bourgogne. En effet, une dizaine de régions participent aujourd’hui à la relocalisation de la culture des graines de moutarde. En Ardèche, en Charente, dans le limousin ou encore dans l’Allier, en Beauce et même en Champagne.
Un premier pas qui doit en amener d’autres et pour lesquels tout le monde à un rôle à jouer.
L’incroyable moutarde avec des graines de moutarde du limousin!
Un vraie moutarde de Dijon !
Nos graines proviennent du Limousin, une région qui participe activement à la redynamisation de la moutarde made in France. Depuis 2014, les champs limousins sont une terre d’accueil idéale pour une production de graines de moutarde de qualité. Un sans faute pour notre Incroyable moutarde bio sans aucun ingrédients suspect : pas de conservateur ou autre additif.
Les vraies sauces à la française
C’est justement parce que l’origine de nos produits est une priorité absolue et que mieux vous nourrir est notre leitmotiv quotidien que toutes nos sauces à base de moutarde sont préparées à partir de graines qui ont poussées en France, dans le Limousin ! Et elles sont peu nombreuses dans l’hexagone !
Il s’agit même de la seule mayonnaise à la moutarde bio 100% française. Incroyable n'est-ce pas ?
Car il est important de se souvenir que la moutarde a de nombreuses vertus santé insoupçonnées, comme la prévention du cancer de la vessie, une activation de la circulation sanguine ainsi qu’un nombre conséquents de nutriments et de vitamines, et qu’il serait dommage de les contrecarrer avec des composants de mauvaise qualité.